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@ Fanie Biteau

La filière viande : celle d'aujourd'hui et celle de demain

Le fonctionnement de la filière viande est largement inconnue du grand public. Cette page a pour objectif de vous donner un aperçu de ce à quoi elle ressemble aujourd'hui, et de ce que nous proposons à l'AALVie

La filière longue

Elle concerne presque toutes les fermes : les animaux sont vendus vivants et l'éleveur ne maîtrise pas la commercialisation. Il s'agit la plupart du temps de la viande achetée en grande surface ou en restauration collective, et 100% du temps dans les plats transformés.

Cette filière implique pour l'éleveur :

  • il ne choisit pas le lieu d'abattage de ses animaux (par exemple, un éleveur situé à côté de la Roche/Yon, où il y a un abattoir Bigard, verra ses vaches partir à l'abattoir Bigard de Tarbes)

  • ce n'est pas lui qui touche la plus value liée à la valorisation des viandes

  • il ne choisit pas le prix de vente de l'animal vivant. Ce dernier point pousse les éleveurs à chercher à produire plus de volumes et à industrialiser leurs fermes

Quel intérêt pour les éleveurs ? la commercialisation est déléguée et libère beaucoup de temps sur les fermes. Il est ainsi possible de faire partir plus d'animaux en une seule fois.

La filière courte aujourd'hui

La filière courte concerne peu d'animaux à la fois, puisque l'éleveur est responsable de la commercialisation des viandes, et ça prend du temps !

L'éleveur peut avoir le choix de l'abattoir, mais ils sont de plus en plus loin des fermes.

Après l'abattoir, la carcasse part dans un atelier de découpe, pour la transformer en morceaux de viande prêts à cuisiner. Les éleveurs récupèrent cette viande et la vend à ses consommateurs locaux.

Dans ce système, les animaux sont toujours transportés, dans les mêmes conditions que la filière longue :

  • un camion passe, charge un animal alors dépossédé de TOUS ses repères (la ferme, les congénères, l'éleveur), passe souvent par un centre d'allottement (centre de tri où les animaux sont déchargés, mélangés entre eux -possibilité de bagarres- et rechargés pour un second voyage)

Tout ce processus reste relativement opaque pour l'éleveur, qui ne contrôle plus rien entre le moment où l'animal quitte sa ferme jusqu'au retour de la viande

Les animaux blessés, dans un cas comme dans l'autre, sont généralement euthanasiés au lieu d'être abattus et valorisés, faute d'équipement/de volonté/d'éloignement des abattoirs.
 

La filière courte AALVie

L'abattage en France : quelques chiffres

En 2023, la France compte 233 abattoirs de boucherie. En 1970 on en dénombrait encore 1200. Les fermeture s continuent, dans un objectif de concentration et de privatisation.

70 de ces 233 abattoirs s'occupent de plus de 75% des animaux abattus en France, le plus gros ayant une capacité de 200 000 tonnes/an (soit près de 530 000 vaches) A titre de comparaison le plus gros abattoir de Vendée (Bigard), traite environ 35 000 tonnes/an.

Bigard est le plus grand groupe industriel français, et traite 45% des volumes nationaux.

Les temps de transport pour les animaux sont en moyenne de 2h, mais ce temps s'allongent avec la fermeture de nouveaux abattoirs. 25% des bovins sont transportés plus de 2h30.
 

L'abattage est fait sur la ferme,chaque animal est accompagné par son éleveur et l'abatteur.

L'absence de transport permet de réduire fortement le stress de l'animal.

L'abattage à la ferme implique de relocaliser les abattoirs, ce qui participe à une filière locale dynamique. L'abattoir sera partenaire des ateliers de découpe indépendants du territoire, de quoi renforcer encore la résilience territoriale.

Production et vente locales, c'est bien, une transformation locale au milieu, c'est mieux !

Les animaux pourront être pris en charge, ce qui diminue entre autres le gaspillage alimentaire
 

Chiffres clés : l'élevage français

Le nombre d'exploitation d'élevage est en chute libre, depuis longtemps.

      Entre 1988 et 2016, 76% des fermes laitières ont disparu.

         Entre 2010 et 2020, ce sont 30% des fermes (au total) qui ont disparu, et aujourd'hui encore, 200 fermes (tout domaine confondus) disparaissent chaque semaine en France.

Quelles sont les conséquences de tout ça ? les fermes grossissent et s'industrialisent, en rachetant les fermes voisines.

      En 2010, une ferme de vaches laitières faisait en moyenne 78ha, en 2020 elles en font 106h, une augmentation de 36% en 10ans !

         Dans les fermes de vaches à viande, 65% des fermes ont moins de 50 vaches et produisent 33% de la viande française (sachant qu'une ferme moyenne comprend environ 40 vaches)

Et cette concentration ne va pas en se calmant puisqu'aujourd'hui, 60% des chefs d'exploitation ont plus de 50ans. Toutes ces fermes risquent donc la disparition dans les 10 prochaines années.

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@ Fanie Biteau

Petit résumé en vidéo !

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